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POST RÉCENTS : 

Tout sur mon année de T1 sur plusieurs postes


Je vous dis tout sans langue de bois sur cette année riche en rebondissements... Accrochez-vous.

MES AFFECTATIONS

Nombre de points au début de l’année : 0,333 points (académie de Paris) (et ben, on ne va pas aller loin avec ça).

Alors ? Ah non je n’ai rien obtenu au mouvement en mai. (le mouvement consiste à faire 30 voeux pour des postes ou des écoles au mois de mars et on a la réponse mi-mai.)

Nouvelle annonce fin mai : on nous dit que les PES auront un poste provisoire (c’est à dire un poste que pour un an) en juin avant de partir en vacances. YES

Ah non plus…je pars en vacances l’esprit libre, tout en me demandant où je serais en septembre prochain. (donc pas tout à fait libre en fait).

Hélas, je fais à présent partie de ces 200 PES non affectés car trop peu de points qui seront donc pendant l’année 2017-2018 les bouches trous de l’Education Nationale.

25 août : la rentrée approche et je n’ai toujours aucune nouvelle concernant mon affectation.

Je vois ceux qui connaissent leur affectation depuis mai et juin préparer leur classe ou leurs classes… et moi je tourne en ronds. On me dit « profite ».

27 août : mon affectation tombe : je m’en doutais, je vais faire des compléments de temps partiels. Youpi youpi…

1 poste à 50% en école élémentaire, 1 poste à 25% dans une autre école élémentaire de Paris et 1 poste de remplaçante à 25% dans tout Paris.

Je sais à présent que je ne serais pas en maternelle cette année sniff, mais je ne sais toujours pas le niveau de mes classes. J’appelle les écoles et les directeurs(rices) : tout le monde est en vacances.

Ça y est le 29 août, je suis enfin fixée (oui oui à 3 jours de la rentrée normaaaal).

J’aurais donc un CM2 à 50%, un CM1/CM2 à 25% et le lundi je serais remplaçante pour l’académie de Paris.

PAS DU TOUT STRESSANT !

Au final, on m’annoncera le 12 septembre, que le lundi je serais en maternelle en REP+ en MS-GS sur une classe très compliquée, puis quelques semaines après que au final non, car l’enseignante est malade et a changé de poste.

Où dois-je me rendre le lundi ? Il m’a fallu presque 1 mois pour le savoir...

MES DEBUTS (TRES) LABORIEUX DE T1

Autant vous dire que le mois de septembre, mais aussi la première période fut riche en challenges, en nombre d’heures de travail et en stress. Déjà, des CM2 ? Stress ultime. Cette classe m’attire depuis longtemps pour les contenus pédagogiques et me fait à la fois peur car je ne suis pas la reine de l’autorité.

Au final, j’arrive devant mes classes les premières semaines, toute gentille comme une maîtresse de maternelle, et même si je n’étais pas en REP, je dois avouer (adieu chère fierté) que je pleurais tous les soirs tellement je me faisais malmener par les élèves… : bavardages incessants, manque de respect de certains garçons de CM2 qui vont jusqu’au bras d’honneur quand je leur parle : OK

J’avais l’impression d’être une prof en échec et à la dérive.

Heureusement, sous les conseils de mes collègues, je me ressaisis et me durcis : punitions, punchlines, rdv avec les parents chaque semaine , ton théâtral. Au bout de la première période très éprouvante d’affirmation d’une autorité , c’est REUSSI : les élèves (même les 4 très perturbateurs) me respectent et commence à s’instaurer avec cette classe une relation de confiance qui deviendra par la suite merveilleuse. (pour le 50%).

Dans mon CM1/CM2 à 25%, je ne suis là-bas que le mardi et un mercredi sur 2.

Le 25% est vraiment le pire poste avec remplaçant pour moi… car je ne me sens pas considérée au sein de l'école (mais c'est le statut du poste qui veut ça malheureusement), ni par les collègues pour qui je suis l'enseignante du mardi, ni le directeur, ni les parents, ni même par les élèves qui me disent souvent « je vais le dire à la vraie maîtresse jeudi », donc moi je suis la fausse maîtresse ok . La relation de confiance avec mes élèves n’arrive que vers le mois de décembre. Cette classe est à la fois mignonne mais aussi difficile du point de vue enseignement avec des cas TRES particuliers (mais je ne vais pas tout décrire, beaucoup trop long).

LE NOMBRE D’HEURES DE TRAVAIL :

Clairement, sans vouloir vous effrayer, avoir 2 classes que l’on n’a jamais eu et l’apprendre le 29 août : la noyade…

La première période, j’ai la tête sous l’eau jusqu’aux vacances de la Toussaint. Je bosse 3h par soir du jour pour le lendemain, tous les week end comme une malade. Je dors 5h par nuit. Je rêve de vacances. (Pour vous rassurer, je suis aussi une perfectionniste dans l’âme et je veux faire des vrais cours à mes élèves, pas des trucs que je trouve sur internet sans lien les uns avec les autres.)

Depuis que j’ai 6 ans, je veux être professeur des écoles et bien dites-vous que vers mi-septembre, il m'est venu brièvement l'envie de tout abandonner, de partir pour ne plus jamais revenir.

LES VISITES DES CONSEILLERS PEDAGOGIQUES

Pour rajouter au stress et à la charge de travail, les 2 premières années (après celle de stage), les conseillers pédagogiques font 3 ou 4 visites par an dans vos classes pour voir comment ça se passe et écrire un petit rapport à l’inspection (on adore). A la fin de l’année de T2, l’inspectrice ou l’inspecteur vient en personne vous visiter.

La première visite (début octobre) de ma conseillère me stresse énormément, je pense qu’elle va me dire « vous n’êtes pas faite pour le CM2 ». Au final, c’est tout le contraire, elle me dit que je fais des choses supers et qu’il faut que je continue surtout à affirmer mon autorité. Elle me donne plein de très bons conseils. Sa visite fût au final un petit rayon de soleil dans cette première période difficile.

APRES LA PLUIE, LE BEAU TEMPS

Pour ne pas noircir le tableau, après cette première période très difficile, tout a été pour le mieux. Je ne dis pas ça pour vous rassurer, c’est réellement le cas : les vacances me permettent de vraiment m’avancer dans mes préparations, je sais où je vais et je fais plein de supers choses avec les élèves. Nous travaillons dans une bonne ambiance avec le sourire et nous nous adorons mutuellement.

Après, il faut avouer que le CM2 est quand même une classe à part en élémentaire car ce sont déjà des pré-ados, il faut donc beaucoup gérer leurs émotions et états d’âmes (bagarres dans la cour, en classe, insultes entre copines etc) et surtout apprendre à ne jamais être injuste.

Cette partie là, bien évidemment, l’ESPE ne nous l’apprend pas. Toutefois, la réalité du terrain nous apprend vite à avoir les bons réflexes.

LA DURE VIE DES T1

Pour finir, j’aimerais revenir sur mes paroles sur le fait que les T1 et T2 soient « les bouches trous de l’Education Nationale ». C'est un peu violent, mais c'est surtout un peu trop vrai.

Et oui, sur l’échiquier, vous, enseignant débutant avec 0,333 pts, vous n’êtes qu’un pion qu’on place et qu’on déplace pour boucher les trous ou les compléter sans toujours tenir compte de ce que vous ressentez, de vos envies, ni de la distance et de votre temps de trajet : vous devez faire votre devoir : être là quand on vous le demande.

Les T1 sont donc très souvent sur des compléments de temps partiels pouvant aller jusqu’a 4 postes avec 4 écoles différentes , des postes de ZIL (remplacements courts) ou des postes de brigade (remplacement long).

Du moins, c’est ainsi que cela se passe à Paris. Et ce n’est pas parce que vous êtes sur plusieurs postes qu’on vous fera des cadeaux : les parents, l’école et les élèves attendent de vous le meilleur à chaque instant.

De plus, il y a aussi des histoires (avérées) de T1 déplacés d’un poste à l’autre du jour au lendemain sur un simple coup de fil de l’inspection : adieu la classe et ses élèves, bonjour le nouveau poste au mois de décembre dans une nouvelle école.

Pour le moment, c’est mon poste du mardi qui est probablement en péril. Ma collègue à 75% part en congé maternité et je doute qu'il soit possible de trouver un brigade disponible pour un poste qui n'est ni un mi-temps ni un temps plein. J'ai bien peur qu'on me demande alors de partir ailleurs pour des soucis d'organisation. Pour le moment, j'attends !

C’est la partie un peu dommage… donc surtout entraidez-vous !

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