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Expatriation pour enseigner au Canada, le bilan après 3 mois


Et voilà, déjà 3 mois que j’ai littéralement tout quitté de ma vie en France pour venir enseigner au Canada dans la belle ville de Montréal. Mon statut dans ce nouveau pays est que je suis détentrice d’un permis jeune professionnel pour une durée de 2 ans. Je suis venue ici, accompagnée de mon meilleur allié et soutien depuis maintenant 6 ans, mon conjoint. Grâce à mon emploi ici, il a pu obtenir lui aussi un permis jeune professionnel car il est considéré comme étant mon conjoint de fait.

Il peut donc profiter des mêmes avantages que moi : permis de travail de 2 ans et sécurité sociale.

Pour 2 ans, j’ai un permis fermé au Canada, cela signifie que je suis liée à un seul employeur pendant la durée de mon contrat. Mon conjoint, lui, a un permis ouvert, ce qui signifie qu’il peut changer d’employeur quand il veut.

Ici, je suis enseignante dans une école internationale (ce qui signifie qu’elle suit un programme spécifique mais qui reste lié aux programmes québécois).

J’ai été recrutée aux journées Quebec de Paris en décembre 2019 (je vous laisse aller lire les 3 derniers articles pour en savoir plus sur l’enseignement à l’étranger, et le processus de recrutement spécifique pour le Quebec)

C’est donc l’heure de faire un petit bilan sur mon processus d’expatriation, mon arrivée ici et mes premiers ressentis.


Le processus d’expatriation :


Je ne vais pas vous mentir, s’expatrier ce n’est pas de tout repos. Ça demande du courage, du temps, de la persévérance et de l’organisation. Et je dirai qu’avec cette pandémie, ça m’a demandé le triple en tout point.

S’expatrier, c’est des préparatifs pendant 1 an avec une période très intense de préparation un mois avant le départ. Celle-ci est est riche en émotions et est en réalité, peut être la plus fatigante : voir tous ses amis, sa famille, visite des médecins, vider l’appartement, tout résilier, faire tenir toute sa vie dans 2 valises, les au revoir etc etc….

Alors oui quand on veut, on peut, mais pour s’expatrier il faut vraiment le vouloir et ne pas se dire que tout va se faire en un claquement de doigts.

Je serai honnête avec vous, pendant 9 mois, j’ai cru crouler sous une montagne de démarches d’immigration, de papiers à avoir, à signer, photocopier. J’ai économisé, j’ai fait des feuilles de budget qui ne s’arrêtaient jamais de grandir. J’ai fait des heures supp pour me payer cette expatriation en travaillant parfois jusqu’à 55h par semaine.

J’ai du faire face à de multiples imprévus : grèves intenses de 2 mois sur Paris avec presque impossibilité de se déplacer dans la capitale en transports en commun (cela a compliqué mes démarches pour aller chercher mon nouveau passeport, pour me rendre à ma visite médicale, à ma biométrie) et puis bien évidemment le covid qui est venu tout chamboulé en mars, juste au moment où nous avions fait notre première réservation de billets d’avion et de airbnb, qui ont bien sûr été annulés à la dernière minute.

Je vous épargnerai mes nombreux questionnements, mes doutes, ma bataille avec l’EN pour obtenir une dispo qui m’a au final valu une démission.

Une lutte permanente en somme, donc forcément quand enfin on arrive dans ce nouveau pays, on voudrait que tout soit parfait !


Mais une expatriation ce n’est pas juste changer de pays, c’est arriver dans un nouveau pays et y faire sa place. Alors ? Comment s’est passée notre arrivée et notre intégration ?



L’arrivée dans les conditions covid 19:


Notre arrivée s’est passée dans un contexte de pandémie mondiale, donc elle a commencé par une jolie quatorzaine stricte, avec totale interdiction de sortir sinon on risquait 175 000$ d’amende. Sympa non ?

En réalité, nous avions trouvé un appartement de location meublé dès le mois de juin (dans lequel on vit toujours) et avec tout le nécessaire dans l’appartement, donc on a plutôt passé une bonne quatorzaine et nos chats aussi. (oui je suis partie avec mes 2 chats, ils ont voyagé en soute comme des grands, pas de traumatisme du tout et ils se sont très vite adaptés à leur nouvelle vie avec vue direct sur les écureuils).

Si je devais voir les avantages de cette quarantaine, c’est qu’elle a nous a permis de nous remettre de la fatigue du dernier mois et de faire la plupart de nos papiers importants à distance : demande de NAS, ouverture d’un compte en banque, prise de RDV à la sécurité sociale. Mais c’est vrai qu’au bout de 3 jours, on en pouvait déjà plus et on avait vraiment envie de découvrir la ville de Montréal. En vrai, c’était LONG.

Ah oui, du coup quand on est sorti de quatorzaine, on a vraiment profité, mais on a du continuer certaines démarches administratives. Youhou encore des démarches et des papiers ! Et oui, même au bout de 2 semaines, on baignait toujours dedans.

Mais ça y est, on semble s’en sortir. Il ne me reste plus qu’à faire la démarche de changement de permis pour obtenir mon permis québécois.



Les premiers constats Sur la vie à Montréal


Le bilan de ces premiers mois est plutôt bon. Très bon même, malgré les déceptions et les coups de blues dont je vous parlerai juste après, mais aussi des conditions covid qui accentuent les coups de moues et empêchent de nombreuses activités.

Je dois avouer que je suis tombée en amour avec la ville de Montréal. Une ville douce et apaisante.

Moi, la grande stressée, cette ville me fait du bien. D’ailleurs je ne suis plus du tout stressée, enfin si encore un petit peu, mais 10 fois moins.

Il y a des parcs immenses partout, des arbres, des écureuils, des commerces, une mixité, une ouverture sur le monde où la tolérance règne, un accès a la culture et surtout c’est une ville sécuritaire (oui les québécois aiment trop ce mot).

Plus de boule au ventre quand on sort en jupe, quand on prend le métro tard. Plus cette peur d’être suivie, plus de mecs qui te font des bisous de loin dans le métro à 7h00 du matin. Plus de parisiens stressés qui se poussent et s’entassent dans les transports.


Personne ne t’embête ici. Tout le monde vit sa vie. Si tu as envie d’avoir les cheveux roses et une mini jupe, alors c’est correct. Les femmes voilées vivent en harmonie avec les filles aux cheveux violets. Personne ne se juge, ne se regarde. C’est assez incroyable, car venant de Paris, il faut le vivre pour le croire.

Et je vais être vulgaire, mais PUTAIN ce que ça fait du bien.

Pour ce qui est des sensations et sentiments, tout est comme décuplé.

S’il t’arrive un truc négatif, tu vas peut être pleurer toute la soirée, avoir une soudaine envie de rentrer en France pour voir tes proches, avoir l’impression que plus rien n’a de sens, que tu as fait n’importe quoi avec ta vie.

Ça marche aussi dans l’autre sens, s’il t’arrive quelque chose de vraiment chouette, tu vas être so grateful de tout ce que tu as fait pour en arriver là !

En résumé, je dirai que tout n’est pas rose dans une expatriation.

C’est la vie, mais dans un autre pays, avec son lot d’épreuves et de challenges habituels sauf que tu as perdu tous tes repères. Donc il faut tout reconstruire que ce soit professionnellement ou socialement.

En peu de temps, j’ai appris qu’il faut savoir lâcher prise, faire face aux imprévus qui sont souvent nombreux, savoir que les coups de blues sont violents mais normaux à cause du manque de sa famille et de ses amis.

Ce que je peux dire, c’est qu’en 3 mois, j’ai beaucoup grandi, j’ai beaucoup appris.

Je trouve ça tellement riche d’intégrer un nouveau pays avec des personnes qui oui parlent notre langue, mais qui n’ont pas du tout le même mode de vie. Je m’étonne de tellement de choses et chaque journée est une découverte.

Pour le moment, je ne regrette rien. Je peux le dire, je suis heureuse ici et je vis super une expérience. J’espère que ça va continuer ainsi !

C’est la fin de cet article, dans le prochain je parlerai de ma prise de poste et des différences notables entre les écoles québécoises et les écoles françaises.




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