top of page

POST RÉCENTS : 

A coeur ouvert- 15 ans d'acné et au bout du rouleau



Cela fait maintenant 1 an que je lutte à nouveau contre mon amie la plus toxique de tous les temps, j'ai nommé : l'acné

Cela fait maintenant 1 an, qu'après cette 2eme cure de roacutane, elle s'est installée et elle est en train de s'emparer de moi tout entière. Elle est en train de tout me prendre à nouveau.

Alors, je l'observe un peu plus chaque jour, détruire ma confiance en moi, m'entraîner dans une dépréciation de moi toujours plus malsaine, je la vois m'isoler du monde, m'isoler de certaines lumières, de certaines rencontres, du soleil, de la nourriture que j'aime. Je la regarde voler mon sourire, mes éclats de rire, oui, je la regarde tout détruire, impuissante.


Je la regarde rire avec toutes ses copines : anxiété, dépréciation, mauvaise humeur, solitude, crise de larmes.

Et elle, elle me regarde et elle rit, elle rit de ma charge mentale, de mes routines skincare, elle rit de mes dépenses qui ne font plus de sens, elle rit de mon acné positive qui dure 30minutes et qui se termine en crise de larmes.

Elle rit parce que je pense à elle matin, midi et soir, que c'est mon obsession.


Et si aujourd'hui j'écris tout ça, c'est pour lancer un petit SOS, c'est pour faire un rappel à la bienveillance dans ce monde "avec filtre". En espérant qu'à travers cet article, à défaut de trouver la guérison et la paix, je

trouverai des soutiens, des gens qui ont vécu ça, des gens qui vivent avec l'acné ou avec un autre complexe.


Et je le répète je ne cherche pas de solutions, enfin du moins, pas de solutions qui ne viennent pas de professionnels et qui viennent trop souvent de la part de personnes qui n'ont pas vécu 1/4 de ce que j'ai pu endurer ces dernières années. Les discours sur les lavages à l'eau, la petite huile de tea tree, le savon pin up secret mega asséchant qui détruit la barrière cutanée, je n'en veux pas. Car non, on ne règle pas une acné longue de 15 ans avec un produit de pharmacie, sinon il n'y aurait pas une femme sur 5 à l'âge adulte atteinte d'acné.


Alors, oui, ça fait bien longtemps que je ne crois plus aux crèmes magiques. Tout simplement parce qu'en 15 ans d'acné, j'ai TOUT essayé, à part m'aimer.

Alors oui, j'ai testé le tea tree, le souffre, le zinc, le magnésium, la tolexine, l'épiduo, le curacnyl, la différine, les gélules à la bardane, les tests hormonaux, le sans lactose, le sans gluten, le sans sucre, le sans alcool, l'huile de jojoba, l'aloe vera, le make up naturel, les tisanes hormonales etc.

Evidemment, pas tout en même temps, on parle de 15 ans de temps hein, ça laisse du temps pour tester un tas de choses.

Non je n'ai pas pris diane 35 et je ne la prendrai pas, car c'est la pire pilule pour avoir des rebonds hardcore à l'arrêt et des années de dérèglements hormonaux derrière.


L'acné adulte : un dysfonctionnement du corps qui ne se guérit pas juste avec des crèmes


Les dernières personnes (médecine) qui m'ont suivi m'ont fait comprendre que l'acné était là pour une raison, un dysfonctionnement de mon corps que je devrais trouver. La vérité est que je suis épuisée de chercher sans cesse, une raison, sans jamais trouver la bonne. On me dit que l'acné est un puzzle, qu'il faut d'abord trouver toutes les pièces et les emboîter ensuite. Ironie du sort, je n'ai jamais été bonne à ça.


Attachez votre ceinture, je vais vous raconter où tout a commencé :


Le début de la fin


A 13 ans, comme toutes les petites ados, je commence à avoir de l’acné. Ce n’est pas joli, je commence les traitements locaux à base de crème, mais bon c’est l’âge. C’est l’adolescence et on a tous plus ou moins le même bagage, l’acné, les bagues, pas la période la plus glam. A vrai dire, en y repensant je ne sais plus trop si j’étais mal vis à vis de mon acné à cet âge. Sûrement que oui, mais comme j’étais persuadée que ça allait disparaître...


Mon problème, c’est que moi mon acné, elle traîne. Elle n'a pas spécialement envie de partir de mon visage et quand elle commence à disparaître du visage de tout le monde, sur le mien, elle reste. Elle reste, un peu comme ce pote relou bourré en soirée qui reste chez toi, alors que la soirée est finie depuis longtemps et à qui tu voudrais crier « go away », mais à qui par politesse tu lances plutôt des phrases comme « il est tard hein !"

Bref, cette acné, elle sera là jusqu’à la fac. Évidemment, j’avais tout essayé, je pense que j’ai dû tester tous les produits dermatos et l'antibiotique" tolexine" est mon meilleur ami . Quand j’y pense en 10 ans, j’ai dû faire 10 fois ce traitement antibiotique.... quelle erreur.

J'ai d'ailleurs appris récemment qu'il est certainement une des causes de mon acné de maintenant, car ce médicament détruit le foie et l'estomac et peut créer le SIBO : une maladie de l'intestin où les bonnes bactéries se placent au mauvais endroit et déclenchent tout un tas de processus inflammatoire en toi, comme l'acné par exemple.


Enfin bref, à 19 ans, je prends ma première cure de roacutane, ce remède miracle, auquel je crois dur comme fer. De mes 19 ans à 21 ans, c’est la liberté retrouvée, cette belle peau sans imperfection. Lisse, synonyme de pureté pour beaucoup de personnes. Je me souviens du soulagement. Je me souviens de cette légèreté de ne plus me soucier de rien.


Mais voilà à 21 ans tout revient. On dit que le produit du roacutane met 2 ans à partir totalement du sang. Ce n'est donc pas un hasard, si un an et 8 mois après, l'acné refait son grand come back. Trouble fête celle-là.

Alors, elle revient, d'abord par petites phases, puis un peu plus, jusqu’à la catastrophe de 2019, où du haut de mes 25 ans j’arbore un visage des plus disgracieux et douloureux rempli de micro kystes. Déjà parce que 2018-2019 a été très éprouvante pour moi. Fin 2018, je perds mon grand père, une des personnes les plus importantes de ma famille. En novembre 2018, je tombe très malade d'une bactérie à l'estomac qui me ruine tout le corps. Je suis obligée de prendre des antibiotiques pour tuer toutes les bactéries de mon estomac et je détériore alors pour des mois, voir des années (car j'en souffre encore maintenant) ma flore intestinale. Je garde en souvenir de cette bactérie, le syndrome de l'intestin irritable et cela réveille en mois une tonne d'intolérances : il y a plein de choses que je ne peux plus manger, car je ne les digère plus.


En tout cas, c'est à cet instant là que commence la descente aux enfers au niveau du moral. Parce que oui, être enseignante à 25 ans avec de l’acné plein le visage et l’entendre toute la journée de la bouche des enfants ce n’est plus possible. Je me souviens des crises de larmes devant le miroir. Je me souviens de cette envie de me cacher. Je précise qu’entre 2016 et 2019, je teste à peu près tous les produits et routines naturelles qui existent, je fais tester mes hormones, on me change de pilule, on me re change de pilule, je reprends tolexine, plein de fois juste 3 mois pour avoir une belle peau, rien que 3 mois de répit. 3 mois où je ne suis plus Alexia avec de l’acné, mais juste Alexia. 3 mois où je peux souffler, 3 mois où je reprends un peu goût en la vie.

Enfin, au mois de juillet 2019, lors de mon voyage au Japon, je connais la plus grosse poussée d’acné que je n’ai jamais connue. Des cratères douloureux poussent sur mon visage et ils sont incachables même sous le fond de teint.

Je ne veux plus sortir, même avec mes copines. C'est simple, je ne peux même plus poser ma tête sur l'oreiller tellement mes boutons sont enflammés. Je pleure sans cesse, tous les jour, plusieurs fois par jour.

Vous vous doutez que ça ne change rien au soucis.


A ce moment, il faut un remède, car c’est ma santé mentale qui est en train de prendre un sacré coup. Je me souviens de ma détresse, de mon mal-être, je m’en souviens comme si c’était hier.

Ni une ni 2, c’est reparti j’appelle la dermato en lui demandant un rdv d’urgence. J'en ai plus rien à faire qu'elle me donne androcure, roacutane ou diane 35. Je ne suis plus lucide, je me fiche d'être en bonne santé.

Ma dermatologue me dit que le mieux niveau santé et rechute c'est le fameux roacutane.

Alors, au mois de septembre 2019, je suis à nouveau sous ce fameux poison, roacutane cure n•2.

C’est donc parti pour quasi 1 an de traitement qui me font revivre. J’ai une confiance en moi boostée à bloc. Je souffre à cause du traitement, mais je me sens belle. Ce n’est plus un supplice de se regarder le matin, c’est un bonheur de regarder cette peau lisse, ces pores resserrés. La peau brille tellement que qqun pourrait se refléter dedans. Les insécurités sont envolées. J’ai l’impression d’être moi, pleinement.

Je me sens belle dans mon regard et dans les regards des autres. On arrête pas de me le dire « tu es lumineuse ».

La grande question est : est-ce que j’étais lumineuse parce que j’avais confiance en moi ou est-ce que je l’étais parce que j’avais le visage enfin lisse ?

Je ne sais pas.

J'aurais aimé que cette confiance ne parte jamais.


Il s’avère que le repit a été de courte durée et la chute n’est que plus terrible au final. Cette 2eme cure est comme la première, un échec, sauf que cette fois j’en connais le déroulé, les étapes et je les redoute.


Et tout recommence, une fois de plus :


Fin mars 2021; les premiers boutons réapparaissent, d’abord 1 puis 2, puis 3. Je me souviens de mes dernières photos sans insécurité à Mont-Tremblant, je me souviens de ce week end comme du dernier où j’ai vu un visage lisse, un visage qui me sourie honnêtement dans le miroir, pas ce faux sourire que j’arbore maintenant.

Je commence à suivre des comptes acné positive et je me rends compte qu'énormément de filles ont fait roacutane et que pour elles non plus ça n'a pas marché. Je me sens moins seule.


Alors, c'est bien beau tout ça, mais la question est : qu'est-ce que je fais à présent ?


Je considère le peu d'options qui s'offrent à moi :

-reprendre des traitements lourds (poisons)

-payer une blinde des boots camp acné sans garantie de résultats

-aller voir une naturopathe spécialisée dans l'acné

-apprendre à m'aimer


Une chose est sûre, je ne suis plus prête à sacrifier ma santé avec des traitements lourds, tout simplement parce que j'aspire à autre chose, que j'ai 28 ans et que j'ai d'autres projets d'avenir et que me bousiller les organes et le corps n'en font plus partie.


Et finalement, ne faut-il pas changer son état d'esprit ?


Le problème de l'acné, ce n'est pas l'acné en lui-même.

C'est le regard des autres, c'est l'image de l'échec qu'elle nous renvoie en permanence. L'acné c'est espèrer dans le vide, c'est se créer des insécurités et des trous financiers énormes.

C'est se demander pourquoi moi ? Sans jamais avoir de réponse.


Alors, je me dis que peut-être, je ne vois pas ça du bon côté. Peut-être que je devrais la voir comme une chance que la vie m'offre pour me protéger des mauvaises personnes, peut-être qu'elle est là pour m'apprendre à séduire au delà de la simple apparence, peut-être est-ce pour m'apprendre la patience que je n'ai pas, peut-être est-ce pour transmettre aux enfants, la tolérance.


Parce que oui, si je fais le bilan, l’acné n’a jamais été un frein dans ma vie. Ni professionnellement, ni personnellement. J’ai des amis, une famille aimante, un chéri parfait, un boulot que j’aime. Je n’ai connu aucune discrimination, je n’ai jamais été rejetée et je ne pense pas être au cœur des moqueries.


Pour dire vrai et pour conclure cet article sans fin, qui n'intéressa sûrement personne, je ne sais plus comment je dois voir l'acné et je ne sais plus comment agir face à l'acné.


Tout ce que je peux constater, c’est mon épuisement face à tout ça. Je constate que je me lève chaque matin pour voir si mon acné s’améliore au lieu de me lever pour profiter de la vie. Je constate que lorsque je rencontre une nouvelle personne je me demande si là à ce moment précis, elle n’est pas en train de me trouver totalement dégueulasse ou si au contraire dans sa tête elle se dit « la pauvre quand même ». Je me demande si j'inspire le dégout ou la pitié, les deux ou encore totalement autre chose, quelque chose de positif par exemple.


Pour finir, je constate que je perds trop de temps à chercher des réponses, je constate que je perds trop de temps à pleurer au lieu de rire et profiter. Je constate que je donne trop d'importante à ce que pensent les gens qui sont parfaitement imparfaits eux-mêmes.

Je constate que je dois avant tout changer mon état d'esprit et que le combat est d'abord contre moi-même, contre mes propres croyances. Non, on n'est pas un monstre quand on a de l'acné, non on n'est pas indigne d'être aimé à notre juste valeur.


Note de fin :

J'ai commencé à écrire cet article en larmes, je pleurais à chaudes larmes et je n'ai pas peur de le dire. Tout simplement, parce que je retiendrai que je l'ai fini sans l'once d'une larmes, la tête haute et fière.

En effet, écrire ou parler de ses faiblesses n'est pas une honte. J'estime qu'être capable de se livrer, de mettre des mots sur les maux est une forme de courage.



Merci d'avoir pris le temps de me lire.





Comments


bottom of page