Je décolle bientôt pour enseigner au Canada !
Comme dit dans l’article précédent, mon grand projet 2020 c’est mon expatriation au Canada, ou plutôt au Quebec, à Montréal. Si tout se passe bien, je commencerai à y enseigner fin août 2020.
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Mon départ à l’étranger, ça fait 2-3 ans que ça me trotte bien bien dans la tête et qu’on en parle avec mon conjoint. Au départ, on veut partir à tout prix, la destination on ne sait pas trop…
Je me dis qu’on verra bien quel pays voudra de moi au moment des candidatures.
Ma passion : regarder les offres sur enseigner à l’étranger.com toutes les semaines depuis plus d’un an…
Le grand tournant de toute cette rêverie, c’est en octobre 2019. Je reçois un appel qui change la donne, une copine professeure des écoles m’appelle :
« J'ai été prise au Canada, à Montréal, j’ai passé les entretiens à Toulouse et j’ai été prise ! Je pars enseigner au Quebec à la rentrée 2020, mon conjoint vient avec moi, je suis trop heureuse !».
Tout se bouleverse dans ma tête, je suis trop contente. Je lui pose un milliard de questions : comment ? que pasa ? what ? how ?
Elle savait que c’était un de mes rêves puisqu’on en avait parlé, alors voilà, déjà je voulais lui dire un GRAND merci, parce que sans elle, je ne serai certainement pas là à vous écrire tout ça sur ce sujet. Elle m’explique que je dois m’inscrire sur le site des journées Quebec à Paris et déposer mon CV, ma lettre de motivation, mon porte-folio etc…
2h plus tôt, j’étais à la clinique du Louvre pour une petite opération, les médecins me préconisent du repos… et qu’est-ce que je fais au lieu de me reposer après cet appel ?
Ceux qui me connaissent ont la réponse sans même lire la suite...
Ni une, ni deux, je refais mon CV, j’écris une lettre de motivation pleine de motivation et je postule aux 3 commissions scolaires de Montréal.
L’attente se fait longue, 3 semaines après.. toujours rien. Je ne suis pas convoquée aux entretiens, enfin en tout cas, je n’ai pas de nouvelles…
Un soir de novembre, je suis un peu déprimée, je dis à mon copain que je n’ai toujours pas de réponse. Le jour d’après je reçois une première réponse positive pour un entretien, puis une autre, puis une 3eme.
C’est la joie, le 1er et 2 décembre, je vais passer 3 entretiens dans Paris aux Journées Quebec.
Le 30 novembre, je ne dors pas de la nuit, on est samedi matin, à 6h50 je suis déjà réveillée et je vais aux entretiens avec 1h d’avance. Je passe un premier entretien, je suis prise, un deuxième, prise aussi, un troisième prise aussi.
J’ai le choix entre les 3 commissions scolaires de Montréal. Je crois que c’était clairement mon plus beau week end de 2019, tellement d’émotions fortes !
Pour info, si vous voulez postuler , il faut savoir que le ministère de l’Education est très stricte.
Pour pouvoir enseigner au Quebec, il faut une licence dans une matière scolaire : français, sport, maths, sciences… et le master MEEF avec le concours du CRPE absolument.. !
Toutefois, comme dit dans l'article d'avant, Montréal connait une pénurie de l'emploi dans plusieurs secteurs et les commissions scolaires vont recruter chaque année pendant 5 ans à partir de 2019 pour combler petit à petit la pénurie.
Les commissions qui recrutent pour les prochaines années sont les suivantes :
-Commission scolaire de Montréal : dite CSSDM
-Commission Scolaire Marguerite Bourgeoys CSSMB
-Commission scolaire Pointe de l'île, située au Nord de Montréal, ressemblant à un réseau REP en France, mais qui est une SUPER commission scolaire : CSPI
Vous pouvez postuler en candidature spontanée via leurs plateformes web,( je vous laisse chercher cela par-vous même, google est vôtre ami) ou bien grâce aux Journées Quebec ou Talent Montréal.
Etant donné que j’ai une licence Sciences de l’éducation et une licence LEA, je dois faire 5 cours de rattrapage, car ce n’est pas reconnu comme licence au Quebec…
Le ministère m’accordera le temps de les faire ce qu’ils appellent une tolérance d’engagement de 2 ans. Cette tolérance d'engagement est renouvelable jusqu'à 5 fois, ce qui me permet d'enseigner jusqu'à 10 ans au Quebec sans passer les cours. Cela me donne le droit aux mêmes salaires que les enseignants québécois d'ici, aux mêmes congés, aux mêmes privilèges. Ce qui change, c'est que je passerai toujours au dernier bassin d'affectation et que je risque de ne pas avoir d'école et de poste stable avant un bon bout de temps.
La douche froide c’est de me rendre compte que les 5 cours coûtent près de 5000$, ce qui est assez onéreux, avouons-le.
Bref, avec du recul et de la réflexion, je décide de signer ma promesse d’embauche pour une des commissions scolaires. C’est à partir de là que commence le grand ballet de la paperasse et le grand stress .
Je cours partout sans cesse : renouveler son passeport au plus vite, faire la visite médicale dans le 16eme, faire certifier une tonne de documents à la mairie, se pacser, s’inscrire sur le site de l’immigration canadienne, déposer tous les documents, les relire 150 fois, faire sa biométrie, se renseigner sur un vol avec 2 chats, se renseigner sur les offres d’assurance etc… c’est assez épuisant.
Bref j’ai clairement passé du 1er décembre au 1er février à aller chercher des papiers partout, à avoir des RDV partout et à appeler tout le monde, sans parler de la panique à chaque nouvelle étape…
Je vous écris là, une fois que cette partie est FINIE, car sinon, autant avouer, que je n’avais pas une minute à moi entre l’école, les heures supplémentaires pour mettre de coté et les papiers à faire, j’étais clairement sous l’eau.
Il y a quelques semaines, j’ai signé mon contrat officiel avec la commission scolaire et il y a quelques jours (début février 2020), j'ai reçu mon permis de travail canadien !!!
Le départ pour Montréal est prévu pour juillet 2020, j’ai TELLEMENT hâte !
Sachez que les journées Quebec n’ont pas lieu qu’à Paris. Il faut regarder assez souvent le site Journées Quebec si cela vous intéresse.
A présent, j'essaie de répondre aux questions qu’on me pose souvent :
Ton conjoint part avec toi ?
Oui, avec un permis jeune professionnel de 2 ans (c'est un permis de travail délivré par le Canada, si tu as moins de 35 ans et si tu as déjà une offre d’embauche) mon conjoint peut bénéficier du même permis que moi pendant la même durée que moi.
Le permis jeune professionnel n’est pas uniquement pour les enseignants, par contre dans certains cas, autres métiers, le conjoint ne peut pas venir avec toi. Il faut se renseigner au préalable.
Dans mon cas, il nous faudra prouver à la douane canadienne, qu’on vit ensemble depuis plus d’un an ; facture commune à la même adresse, bail de location etc…
Le pacs n’est pas reconnu au Canada.
Ton salaire sera t-il meilleur à l’étranger ?
Oui et non. Le salaire annoncé en brut au départ parait énorme par rapport à la France, mais si on enlève le prix de la mutuelle obligatoire + les impôts et qu’on remet tout en net, on se rapproche de plus en plus du salaire français, même si celui-ci reste nettement plus élevé (entre 200 et 300e de plus.)
Toutefois, il y a beaucoup moins de vacances au Québec : 2 mois l’été, 2 semaines à noël et une semaine de relâche en mars. Les semaines font 32h, on travaille le mercredi comme tous les autres jours jusqu’à 15h00, donc si on prend en compte toutes ses options, est-ce vraiment un salaire plus intéressant t qu'en France ?
Que fais-tu si on t’accorde pas ta disponibilité ?
Je pars, je démissionne... J’ai horreur d’être enfermée dans un système, encore plus dans un système qui ne me convient pas.
Ce sera peut-être une grosse bêtise … que je regretterai plus tard, mais quand je vois qu’au concours supplémentaire de Creteil, ils prennent parfois des gens avec une moyenne de 5/20… je me dis que repasser le concours ne devrait pas être trop insurmontable si je veux revenir...
Si vous avez des questions plus précises, vous pouvez me contacter sur mon instagram : @mestressesdecollent_